Description
Matata Ponyo Mapon et Jean-Paul K. Tsasa
$5
Des changements institutionnels à grande échelle tels que la réforme de l’administration publique, la lutte systémique contre la corruption et les rentes ou la promotion des droits civils requièrent l’adhésion et l’implication de plusieurs participants ou forces. Nous utilisons le cadre standard de la théorie des jeux coopératifs développé par Ichiishi (1983, pp.78-149) et le réaménageons pour: (i) établir analytiquement une différence entre dirigeant politique et leader politique; (ii) étudier formellement les interactions bidirectionnelles entre un dirigeant politique et ses partisans; (iii) examiner le rôle du leadership dans la conduite des réformes structurelles. Nous montrons qu’un dirigeant politique peut être à la fois partisan et non-partisan, alors qu’un leader politique ne peut qu’être non-partisan. Suivant cette distinction, nous dérivons la probabilité de réussite d’un changement institutionnel, ainsi que la nature du gain que générerait un tel changement sur la population bénéficiaire. En nous basant sur les restrictions de ce modèle mathématique simple, nous montrons à l’aide des quelques exemples pertinents, tirés de l’expérience congolaise entre 2012 et 2016, que les changements institutionnels peuvent effectivement profiter à la majorité de la population, lorsque les dirigeants politiques sont véritablement « partisans », i.e. lorsqu’ils font preuve d’un leadership efficient dans la conduite des réformes institutionnelles.
Matata Ponyo Mapon et Jean-Paul K. Tsasa